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( 2 ) Métabolisme photosynthétique

(A) Accès à la lumière

    La photosynthèse telle que nous la connaissons fait intervenir la lumière. Mais comment nos algues y ont elles accès dans l'eau ? Pour commencer étudions la lumière. L'Homme ne perçoit que les radiations avec une longueur d'onde comprise entre 400 et 800 nanomètres. Il s'agit du domaine du visible. L'ensemble des radiations qui le composent forment en les additionnant, la lumière blanche ; celle qu'émet le soleil. Il existe aussi d'autres radiations telles que les ultraviolets et les infrarouges non-visibles.

Intensité des différentes radiations d'émissions du spectre solaire

 (http://www.astrosurf.com/luxorion/corpsnoir-etoiles.htm)

    Les différentes couleurs visibles du spectre sont plus ou moins rapidement absorbées dans l'eau. La couleur rouge (grande longueur d'onde), est la première à disparaître: dès 25 mètres de profondeur. Le jaune est visible jusqu'à 100 mètres et le vert, 250 mètres environ.

Le bleu et le violet ont des longueurs d'onde leur permettant de pénétrer à de grandes profondeurs au delà des 500m. On dénombre 3 zones :

 

Zone oligophotique ( 0 - 50 m ): zone où peuvent se développer les végétaux chlorophylliens et notamment les algues vertes qui absorbent principalement les radiations à environ 430 nm ( Bleu-violet ) et  660 nm ( Orange- rouge ) ; voir les pics d'absorption du schéma ci-dessous.

 

Zone euphotique (50 - 500 m): Seules les algues rouges et brunes peuvent s'y développer et pratiquer la photosynthèse car elles absorbent respectivement ; le vert et le bleu, et le jaune et le bleu. 

 

Zone aphotique ( au delà de 500 m): Zone obscure et sans végétation.

 

Pénétration des différentes radiations solaires dans l'eau

selon la profondeur

 (http://cpns85.fr/algues/)

(B) Phase Claire

    Chez les micro-algues, comme chez tout autre organisme photosynthétique d'ailleurs, le métabolisme de la photosynhèse semble se résumer par une seule équation .

 

 

Seulement c'est bien plus complexe que cela et demande un peu d'attention. De plus, dans le cas des micro-algues, c'est très intéressant et surtout plus poussé. La photosynthèse est divisée en 2 phases ; une phase « claire » (ou photochimique) et une phase « sombre » (ou biochimique). Commençons par la phase claire qui a lieu dans les chloroplastes.

Etape 1

(1.1)

    La chlorophylle est un pigment vert qui permet de réaliser la photosynthèse. Il en existe plusieurs types, Chlorophylle a, b, c1, c2, d et f... a, la plus répandue, a pour formule C55H72O5N4Mg. Nous l'appellerons Chl.

Lorsque la chlorophylle est éclairée elle absorbe une partie de la lumière et se retrouve dans un état dit « excité » ( noté *). C'est la photo-excitation. Pour revenir à un état normal, elle va émettre un électron en s'oxydant.

(1.2)

    Parallèlement, a lieu ce qu'on appelle la « photolyse de l'eau », si vous préférez, une oxydation de l'eau. Cette réaction est responsable de l'émission de dioxygène, mais aussi d'une libération d'électrons et d'ions H+.

Etape 2

(2.1)

    Tous ces électrons vont en partie servir à réduire la chlorophylle pour la régénérer ( la réduire ). C'est le cycle de la chlorophylle.

(2.2)

    Les autres électrons dont celui de la « désexcitation », vont être transportés par une série d'oxydo-réductions dans la membrane du thylakoïde grâce à des accepteurs d'électrons R (oxydant).

(2.3)

    Cependant, la photolyse de l'eau entraîne un excès et donc une accumulation d'ions H+ dans les cavités de la Thylakoïde. Ils forment ce qu'on appelle un gradient de protons (flux) qui migre vers le Stroma, soit une sorte d'énergie dans notre cas.

Etape 3

(3.1)

    Cette énergie va permettre d'activer un enzyme pour qu'il fabrique de l'ATP (Adénosine TriPhosphate ), nécessaire pour la deuxième phase.

(3.2)

    L'accepteur final de la chaîne est NADP+, il va donc se réduire à l'aide d'ions hydrogènes, pour donner NADPH, nécessaire également pour la suite.

(C) Phase sombre

    La phase sombre se déroule dans le Stroma. Les molécules d'ATP et de NADPH vont venir contribuer à un cycle synthétique, dit «  cycle de Calvin ».

Phase 1 : Fixation du CO2

Le cycle de Calvin fait intervenir le CO2 . En effet, c'est lui qui « recycle » celui-ci en l'incorporant à l'algue sous forme de matière organique. Très simplement ; il est d'abord incorporé à des molécules organiques déjà présentes telles que le RuBP (Ribulose-1,5-bisphophate), et cela grâce à un enzyme-clé ; le ribulose bisphosphate carboxylase/oxygénase (appelé Rubisco). A ce stade, on obtient de l'acide 3-phosphoglycérique, une molécule carbonée instable. C'est pourquoi il faut la réduire.

Phase 2 : Réduction

L’énergie de l’ATP est alors utilisée pour synthétiser le glycéraldéhyde-3-phosphate ; une partie de celui-ci sera conservée car il s'agit d'un glucide, une molécule carbonée.

Phase 3 : Régénération du ribulose

Enfin le glycéraldéhyde-3-phosphate restant , est recyclé en ribulose bisphosphate par l'intermédiaire de l'ATP.

Le cycle de Calvin peut alors recommencer.

(D)Démonstration expérimentale

    Pour démontrer l'utilisation de la photosynthèse, nous avons monté un système avec des micro-algues chlorophylliennes (elles vous seront présentées plus précisément en II) Pour cela nous avons utilisé les propriétés de l'hydroxyde de potassium ; il absorbe le C02 pour devenir un mélange de carbonate de potassium et d'eau de la façon suivante ; 2KOH + CO2 = K2CO3 + H2O .

 

    Ainsi le montage, prive nos algues du dioxyde de carbone nécessaire à la photosynthèse. On peut voir que l'eau de chaux ne blanchit pas, c'est-à dire qu'il n'y avait bien plus de dioxyde de carbone à l'arrivée de la culture. A T=0, il y avait 4300 microalgues par µL. Tandis qu'à T=7 , il n'en restait plus que 3000 par µL. L'expérience montre donc que la photosynthèse est vitale pour ces organismes autotrophes mais aussi qu'elle ne peut avoir lieu sans ce carbone.

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